Le couple, l’animalité, l’impossibilité de se rencontrer dans la nuit de la chambre,
et pourtant ce désir intarissable de n’être plus qu’un, de s’attacher l’un à l’autre jusqu’à, peut-être, disparaître.
Quatre murs et deux êtres. Toi et moi on se cherche, on se flaire, on se poursuit.
Toi et moi on s’aime et on se frotte l’un à l’autre.
Toi et moi on se coupe du monde, pour n’être plus que cela: nous.
Toi et moi on a cru que c’était la chose à faire, devenir des chiens de compagnie.
Tantôt le maître, tantôt l’animal.
Toi et moi on a cru qu’on pourrait survivre à ça, l’autarcie.
Mais cette faim du monde, cette faim vorace, nous dévore.
Toi tu t’es retourné contre moi. Moi j’ai planté les crocs.
Je ne sais plus qui j’étais avant d’être avec toi.
Je ne sais plus comment sortir. J’ai peur mais je m’échappe.
Je cours, je te laisse derrière moi. Je me retourne et je te vois.
C’est moi, voilà, ce n’est que moi.